Je crois que les choses sont claires, je suis achetable et vendue à la cause du grand capitalisme.
En règle générale, je suis pervertie par l’amour de la fringue et de la chaussure, voire même du sac à main si on me pousse un peu. Mais là, je me suis versée dans le yaourt, bio qui plus est.
Oui, je sais, c’est complètement dingue quand on me connait mais quand on voit le prix des paquets de yaourts que je n’achète jamais, fabriqués avec du lait aux hormones, et bien on ne recule pas devant une palette de yaourts bio. Et toc.
Bref, il y a quelques jours, je suis invitée en qualité de blogueuse au lancement de la nouvelle campagne de pub des Yaourts VRAI. Inutile de vous dire que mon ego était tellement flatté que pour rien au monde je n’aurais raté cela. Donc j’arrive à la petite sauterie ingénieusement organisée à La Ferme à côté de l’Opéra.
D’abord, l’agence nous présente les films : une saga plutôt drôle à découvrir sur le site de la campagne. On rencontre les acteurs des films, on boit des jus bio à base de mangue, framboise et compagnie. Il y a même du pinard bio, mais là, j’ai pas essayé.
Puis, on passe à la phase « cocktail time ». Moi c’est ce que je préfère dans les soirées, le moment où les petits fours arrivent et où on peut s’empiffrer en toute sérénité. J’ai une capacité d’absorption qui défit les lois de la physique, j’ai mis en place des techniques de scotchage du buffet tout à fait pertinentes et bien sûr secrètes.
Là, entre deux roulés de luzerne germée, les yaourts, stars du soir. J’attaque sur une valeur sûre : le yaourt à la vanille. Y a les petits grains noirs et c’est déjà preuve que ce lait a vu une fois dans sa vie une gousse de vanille, ce qui change de celui qui n’a connu que le E412. Remarque, c’est vrai, je suis bête, ici, on parle bio.
Donc j’attaque mon yaourt et c’est drôlement bon. On en mange plein (moi et tout les gens invités), à même le gros pot en verre et ça nous fait des moustaches autour de la bouche. Cela aurait été presque sexy (genre la pub des produits laitiers quasi subversive des années 90…) si on avait eu moins chaud puisqu’il devait faire environ 40 dans cette salle. Forte de ce premier essai très concluant, j’attaque les yaourts à la crème de châtaigne. Pareil, c’est hyper bon, j’adore.
En cinq minutes, j’étais complètement acquise à la cause de VRAI et prête à écrire 12 articles très élogieux en échange d’une palette de yaourts par semaine.
En repartant, j’ai eu droit à un panier garni avec plein de saveurs différentes. Le seul truc en fait, c’est que je ne mange pas de yaourts, ou alors 1 fois par an. Et mon amoureux encore moins que moi. Mon mini frigo s’est donc retrouvé rempli d’une tonne de yaourts dont je ne savais que faire. J’en ai remangé un mais vraiment, j’avais atteint mon quota annuel.
Du coup, en tant que blogueuse influente, j’ai décidé d’influencer mes amis et ma famille. J’ai distribué autour de moi en faisant l’article à chaque fois : c’est bon pour les os, ça fait du calcium et puis c’est tout bio tout sain pour dedans ton corps.
Et là, j’ai grave marqué des points : les potes ont trouvé cela super, la famille aussi. J’ai notamment refilé la vanille et les myrtilles à mes neveux et là, j’ai bien senti que je grimpais une marche dans leur panthéon. Pas autant que quand on fait la journée séance au ciné, mac do et danse sur mika à fond dans la voiture, mais pas loin.
Résultats des courses de cette soirée :
– si un jour j’achète des yaourts, et ben j’achèterai des VRAI
– ma mère est fan de ceux au lait de brebis
– ma soeur croise les doigts pour que télémarket puisse lui livrer les versions vanille et myrtille pour ses chers têtes blondes.
Pas mal non l’influence ?