Génération Y ou mon problème de décallage horaire

Génération XAlors normalement, moi, je fais partie de la génération X. Et oui pendant des années, je me suis trainée ce pauvre X, symbole d’une génération sacrifiée, celle qui ne connait que la crise. Du premier choc pétrolier de 1973 à l’arrivée du sida et du chômage comme étalon-or, franchement, il nous en a fallu du courage pour arriver à survivre et à prendre la suite de nos parents, heureux titulaires eux des « 30 glorieuses ».
Vous avouerez quand même que c’est bien plus élégant d’être qualifié de « 30 glorieuses », tellement poétiques et remplies de promesses, que d’être appelé X, juste une petite lettre sans grand intérêt (sauf au Scrabble) qui n’est même pas la dernière de l’alphabet, tout juste bonne à traduire l’anonymat et le vide.
Bref, c’était pas très chouette mais bon, c’était nous et fallait faire avec.

Et voici maintenant la génération Y. Les 18-30 ans, génération précaire abonnée aux stages à durée indéterminée, à la coloc faute de pouvoir avoir un appart à soi, mais super connectée, digital native, souvent green et un peu rebelle. Mais aujourd’hui, les Y s’indignent pour vivre mieux. Ils sont les enfants de Stéphane Hessel. Et il me semble que c’est ce que nous n’avons pas fait, nous les X. Je n’ai pas le souvenir que nous nous soyons battus pour refuser le système qui peut nous broyer. On a baissé la tête et on a essayé de ressembler à nos parents, les joyeux lurons des 30 G.
Aujourd’hui, j’ai perdu 10 ans. Je ne suis plus une X, je suis une Y, je me sens Y. Car je m’indigne.

Comme quoi, la socio-démographie, c’est mieux et moins cher que le botox.

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