New York New York

Je sais, c’est über hype, j’ai passé le week-end à New York avec mon amoureux.

NY est une ville que j’affectionne particulièrement, je pense même qu’elle est la seule ville dans laquelle j’accepterais l’exil. Voire même à qui je pourrais demander l’asile politique si notre cher gouvernement continue sur sa lignée.
Ceci dit, il faudrait qu’un groupe d’autonomistes se décide à se battre pour que NY devienne un pays indépendant. Car finalement, question gouvernement, ils sont pas mal servis dans le genre.

Bref, après ces considérations hautement intellectuelles, revenons-en à nos moutons. Même en 4 petits jours, on profite de cette ville, de son atmosphère, de sa richesse. Et de ses boutiques. Car c’est vrai que le shopping est quand même une des grandes attractions de NY. Pour nous donner bonne conscience et pas faire genre on n’a fait que les boutiques, on a visité le MoMa. Quel bonheur. C’est une multitude d’oeuvres toutes plus fabuleuses les unes que les autres. Et surtout, ce qui est incroyable, c’est qu’elles sont toutes « connues ».
J’ai toujours trouvé frustrant d’aller dans un musée et de ne voir que des trucs inconnus. C’est un peu comme un concert dans lequel on ne connaitrait pas une chanson, ça perd de son charme. Là, l’idée de voir « pour de vrai » des toiles qu’on a vues 1000 fois dans des livres, et bien moi, ça me rend folle de joie.
warhol-andy-campbells-soup-7900576.jpg

Entre autres belles surprises, Warhol, les boites de soupe Campbell’s, Klein et une des ses toiles bleues (notez cependant que je les avais déjà vu lors de l’expo à Pompidou, je ne suis pas complétement ignarde quand même), Van Gogh et La nuit étoilée. Et plein d’autres, sublimes.

Bon sinon, NY, c’est quand même le temple du shopping. Nous, on a shoppé made in US uniquement : Kenneth Cole, Marc Jacobs, DKNY, … Enfin quand je dis Made in US, je m’entends, car tout est fabriqué plutôt en Chine ou en Tunisie. La visite la plus drôle était quand même dans la boutique Marc by MJ, dans Bleeker Street. Autant le dire tout de suite, c’était l’émeute, notamment dans la partie accessoires. C’était blindé de new yorkaises typiques, en tout cas l’idée que je me fais moi de la new yorkaise typique, blondes, modasses, très minces, qui pintadaient joyeusement à la vue de tous ces supers trucs quasi donnés ! Un vrai poulailler la boutique de Marc. C’était plus calme aux fringues (rapport où c’était pas encore soldé).

En cadeau, 2 photos prises du B&B de Soho, notre nouveau home sweet home new yorkais. L’une est prise samedi matin, l’autre dimanche matin. Et c’est pas un jeu des 7 erreurs.

ny_neige_blog.jpg ny_soleil_blog.jpg

Du travestissement en chine

Très grosse journée aujourd’hui. Tout d’abord le très stalinien, si cela est possible ici, musée régional. Il regroupe une importante collection d’objets issus des fouilles archéologiques de la région. J’avoue avec honte qu’au bout de la 10eme petite statuette, je ne faisais plus bien la différence entre les unes et les autres. Le sol en lino noir, les murs recouverts de moquette, l’éclairage au néon les vitrines pas très arrangées et les photos floues ont eu raison de ma culture. En revanche, il y avait dans ce musée une exposition très intéressante d’une espèce en voie de disparition : le gardien de musée militaire. Ceux d’ici sont parés de leurs plus beaux atours : uniforme, casquette, ceinturon et décoration. On les aurait dit sortis tout droit de tien an men. En plus, aucun mouvement, aucune expression ne passaient sur le visage ; on les dirait cryogénisés. J’ai donc passé 2 heures a les traquer dans le musée.
Voici un rituel chinois dont je n’ai pas encore parler ; la boutique pour touriste. Partout ou l’on va, le guide finit par nous accompagner dans une boutique, mais attention, ce n’est pas une boutique mais une « fabrique » ! On croit découvrir le tissage de la soie ou la taille du jade et hop, on nous propose d’acheter.
On a attaqué à Shanghai avec la soie : Les collections proposées etaient, je vous laisse imaginer, du meilleur gout. A Xi’an, leur truc, c’est le jade. Sous toutes ses formes et toutes ses couleurs (et oui, ce n’est pas que vert mais également orange, noir, violet ou blanc). Donc fabrique de jade avec 10 m2 de fabrique et 300m2 de boutique. Ce qui est drôle, c’est qu’une fois que l’on a fait le tour de la partie fabrique dans laquelle on a vu des ouvrières tailler, fraiser et polir, elles se remettent a leur tricot, a croire que l’après-midi, ca se transforme en fabrique de pull. Quand-même je suis un peu bégueule car grâce a l’amitie franco-chinoise, on bénéficie immédiatement d’une remise de 50% !
Ce qui me fait rire dans ces visites de fabriques ne fait pas du tout, du tout, rire mes nouveaux amis profs. Comment peut-on préférer une sculpture de pékinois en jade a la visite de la grande pagode de l’oie sauvage ? Le guide bleu dans une main, l’appareil photo (parfois encore jetable) dans l’autre et le petit livre rouge planqué dans le sac a dos queshua, le prof est la pour bouffer de la culture, de la fouille et de l’exposé. Et puis il s’agit de se faire voir de Jacques (Marseille). Faut pas les prendre pour des lapins de 6 semaines avec ces pseudo-boutiques. A la limite, ils preferent le « petit marché tellement typique ».
A la suite de cette découverte de l’artisanat local, nous sommes allés déjeuner dans une salle de spectacle du parti, déguisée pour l’occasion en restaurant ; on dégustait le riz cantonnais et le porc sauce aigre-douce sous l’œil bienveillant des travailleurs heureux et épanouis qui ornaient la grande fresque murale qui décorait la salle.
Pour nous remettre de toutes ces émotions et surtout dans le droit chemin de la culture, on a filé directement voir l’armée des soldats en terre cuite. Plus de 8000 statues ont été découvertes depuis 1974. Evidemment, c’est impressionnant et fascinant de voir ces milliers de soldats sortis de leur sépulture, en rang sur des centaines de mètres. Notre président bien aimé a déclaré après sa visite du site  » On savait qu’il y avait les 7 merveilles du monde. Je viens de voir la 8eme ».
Je sais, cette petite phrase n’est pas aussi bien que celle des radis, mais elle me fait penser que pour l’exposition universelle qui se tiendra a Shanghai en 2010, il serait plus sage d’envoyer Chirac plutôt que Giscard comme représentant de la France. Au moins il y connait quelque chose a la chine. Vous imaginez notre VGE national ventant l’innovation de Vulcania face aux jeunes huppies chinois milliardaires à 40 ans, ayant fait fortune dans les produits de haute technologie ? On parle de déclin en France, mais avouez quand même qu’on n’est aidé non plus.
 La mosquée de Xi’an est vraiment superbe. Elle est située dans un des plus vieux quartier de la ville et, elle aussi, ne déroge pas a la règle : c’est une mosquée déguisée en temple bouddhiste. Mais qu’on ne se méprenne pas : les chinois ne changent pas de religion au cours de la journée et des cars de touristes. C’est bien une vraie mosquée mais qvec un minaret en pagode, des dragons sur les toits pour faire fuir les mauvais esprit. Quelques uns de mes condisciples rêvaient déjà a l’exportation de cette brillante idée (pour une fois ou l’on est d’accord pour que les chinois nous envahissent avec leur réalisation) sur le sol français : que toutes les mosquées se transforment en Notre-Dame ou mieux encore en Saint Nicolas du Chardonnet.
 Ils sont forts ces chinois. Ceci dit, il y avait quand même un truc très drôle lié a cette mosquée : elle est entourée de petites ruelles qui ressemblent a s’y méprendre aux souks tunisiens. Il ne manquait que les odeurs du jasmin et des épices. Même les vendeurs s’y croyaient, nous attirant dans leur boutique pour discuter le bout de gras pour l’achat d’un buste de Mao en jade.
 Demain, grand départ pour Lanzhou, toujours plus a l’ouest, suite de la route de la soie.

Photos de Xian
Xian1
Xian3

Xian2

Photos de Lanzhou
Lanzhou1
Lanzhou2
Lanzhou3Photo de Dunhuang

Dunhuang3
Dunhuang2
Dunhuang1
Dunhuang4

Shanghaï Surprise, suite

Lundi 9/04


Il faut quand même que je vous parle de mon immersion dans le monde de l’ADHE… Après quelques instants de solitude à l’aéroport (mon dieu, ne fais-je pas une bêtise ?!), je me suis relativement bien glissée dans la moule !

Comme partout, certains sont très sympas, très drôles, et d’autres sont très cons. Mais comme partout, les filles piapatent et disent du mal des autres, ce qui est assez rassurant.

La journée du lundi s’est terminée tranquillement, en se baladant dans la ville.

Inutile de préciser que nous avons très bien mangé : à chaque repas, c’est une succession de petits plats de viande, de poisson, de légume. Le tout arrosé par un thé vert plus ou moins au algues, selon le marché du jour !

 

Mardi 10/04

 

La révélation

Mardi matin, bon pied bon œil après une nuit de sommeil méritée, nous avons attaqué par le musée de Shanghaï. C’est un peu leur Orsay à eux mais plus divers.

Situé sur la place du peuple, cela ne s’invente pas, le bâtiment du musée est sublime. Il représente la terre et le ciel pour les chinois, avec une base carrée et un toit rond.

Le musée est divisé en plusieurs départements, impossibles à tous visiter dans les 2 heures qui nous étaient allouées. On s’est décidé pour les meubles, les costumes, le jade, la peinture et la céramique.

Et c’est la là que ma révélation a eu lieu : sans le savoir, j’adore la période Ming 1368-1644. Le Ming est à moi ce que la prose est à monsieur Jourdain : j’aime sans le savoir. Evidement, je ne suis pas peu fière d’avoir été illuminée par tant de grâce et je ne manquerai pas l’occasion de recaser mon amour de la peinture chinoise du 15ème siècle dans le prochain pince-fesse. C’est hyper chic.

Trêve de plaisanterie, c’était vraiment fabuleux, on a vu des choses incroyablement belles et raffinées.

Forte de toute cette joie, on s’est précipité à la boutique pour dévaliser le stock de bouquins de peinture et de cartes postales en tout genre (je n’ai pas pu résister à Mao et aux affiches de propagande). Résultats des courses : ma valise a pris 5kg d’un coup. Le cauchemar commence.

 

L’après-midi, nous avons rencontré un des responsables de l’exposition universelle Shangaï 2010. Un diplomate, francophone, pas membre du parti que j’ai trouvé moi assez langue de bois. C’était intéressant et surtout, cela permettait de mettre en lumière le développement incroyable de cette ville. Le nouveau quartier, le Pudong, est entièrement fait de building tous plus hauts, plus illuminés, plus recherchés les uns que les autres. C’est là que seront installés la plupart des pavillons.

Le soir, nous n’avons pas pu échappé aux bateaux-mouches locaux by night et vraiment, c’était merveilleux. Les chinois disent de Shanghaï que le jour c’est une jeune fille sage et la nuit une femme fatale. Et c’est vrai qu’on ne peut résister à son charme. C’est d’une part très impressionnant, surtout sur le Pudong, d’autre part, c’est très poétique, voire romantique que la promenade qui longe le Bund et sur laquelle on trouve de vieux bâtiments très européens qui datent des concessions.


Les communistes chinois, c’est comme des radis

Départ pour Xi’an (qu’on prononce CHI-ANE) ce matin. Evidemment, mettre en mouvement 80 personnes (je ne sais pas si je vous avais donné cet heureux détail), c’est pas toujours facile, surtout quand la parité prof/gens normaux est atteinte. Queue interminable à l’aéroport, l’éternel « qui a perdu son billet (son passeport, sa valise, je vous laisse le choix), pas de café. C’est un peu le redressement par la patience… Et là, dans cette attente matinale, je crois avoir entendu la meilleure petite phrase depuis un grand grand moment.

« Les communistes chinois, c’est comme les radis, c’est rouge à l’extérieur et blanc à l’intérieur ».

Je vous laisse méditer sur la profondeur de cette maxime digne des meilleurs de nos politiques.

A Xi’An, il fait chaud (enfin, je m’emballe un peu, il fait 26 je crois). A peine arrivé, on se précipite (enfin là aussi je m’emballe, je rappelle l’inertie de 80 personnes) à la Pagode de la Petite Oie Sauvage.

Le soir, c’est un peu un soir d’intronisation pour moi (encore une), puisque on a une conférence du Grand Timonier, Jacques Marseille. Le thème est, vous vous en douterez, la Chine. Mais plus particulièrement quelle place occupe-t-elle aujourd’hui sur l’échiquier économique mondial, faut-il en avoir peur, ou est-ce une chance pour nous ?

Qui connaît bien notre maître à penser devinera immédiatement les réponses à ces questions.

La question de la dictature n’a quasi pas été abordée, si ce n’est pour dire que l’économie de marché mène irrémédiablement à la démocratie… Je ne l’ai pas ramené évidemment avec mon histoire de blog inaccessible. Mais vraiment on a l’impression que tout cela est bien occulté.

Notre ADHE aurait-elle été infiltrée par des agents maoïstes chargés de la propagande du parti ?